RPs et fics

Je me regardais dans le miroir encore et encore. Et ça me faisait mal encore et encore. Ces traces blanchâtres ne partaient pas, elles ne partaient jamais. J'avais tout essayé, sortilèges, potions... Rien ne marchait et ce mot immonde ornait toujours le doux renflement  de ma poitrine. Je me trouvais laide, sale. Ils m'avaient touchés, m'avaient torturés aussi bien physiquement que mentalement. Ils m'ont rendue faible au point de ne plus pouvoir tenir tête à un épouvantard. A force de collectionner les traumatismes et les peurs, on n'arrive même plus à garder son sang froid, à garder le contrôle. Aucune personne ayant connu cette guerre ne pourra plus vivre de la même façon, c'est une certitude que je gardais. J'avais réussi à partir. Enfin, on m'avait sauvée. Mais pouvait-on vraiment appeler ça sauver ? J'aurais préféré mourir. Je suis consciente que c'est lâche, mais je ne veux plus être courageuse. J'en ai marre d'être courageuse. Ils attendent tous que je sorte de ma léthargie, que je les sauve tous avec mes supposés pouvoirs. Où étaient ils ces pouvoirs lorsqu'ils m'ont attaquée ? Lorsque qu'ils nous ont attaqués ? Il ne reste plus que Blaise de notre petite troupe. Et encore, il reste prisonnier de Voldemort. C'est la merde, vraiment la merde. Je regardais encore ce mot gravé au couteau sur ma poitrine. Ça resterait là, pour me rappeler de ce que je suis.
Juste un monstre.

Je me sentais mal. Vraiment mal. Comme si le monde allait s'effondrer à tout instant. Ou plutôt, comme si j'allais vomir le contenu de mon dernier repas dans moins de 10 secondes. Aussitôt dit, aussitôt fait, je me retrouvais penchée sur le sol, essayant tant bien que mal d'éviter un massacre capillaire en retenant mes cheveux en arrière, le beau carrelage blanc se retrouvant taché d'un liquide verdâtre. Une erreur dans ce paysage parfait, pensais je amèrement. Je commençais à me sentir presque compatissante pour cette chose sortie de mon organisme, se retrouvant face à un monde qu'elle n'a jamais connu. L'extérieur de mon corps. Ok, je dois vraiment pas aller bien pour ressentir de la pitié pour mon vomi.
"Charmant" commenta une voix grave derrière moi.
Je me retournais lentement, essayant de calmer mon mal de tête par des respirations profondes tout en regroupant le peu de fierté qui me restait après avoir montré à un rare spécimen de beauté du sexe opposé, la version la moins... élégante de mon attitude. Disons que vomir devant le gars qu'on aurait bien voulu draguer en temps normal, c'est pas le pied. Du coups, foutu pour foutu, autant lui montrer un aspect de mon sale caractère.
"Je me passerais de tes commentaires, merci."
Il ne fit que rire face à ma voix ronchon, et je ne pus que sentir la pointe d'hypocrisie qui suintait de ce son pourtant assez agréable. Pourquoi est ce que les beaux mecs étaient soit des menteurs éhontés, soit déjà pris, soit gays ? Ce ne serait pas possible de me retrouver un dieu vivant qui serait doux, attentionné, honnête, passionné, hétéro... Oui, bon, je m'égare là.
Au moins, je ne peux pas dire que celui là n'a pas la beauté. Des cheveux de jais, des yeux d'un noir profond, une peau de bébé, un visage masculin, et un corps qui semblait assez mince mais avec une certaine musculature d'après ces avant-bras découverts. Je crois bien que j'adorerais me lover dans ces bras puissants... Oui, bon, je l'égare encore, je sais. Mais je suis en convalescence ! D'ailleurs où est ce que je suis ? Et qu'est ce que je fais dans une infirmerie ? Je commençais à fouiller ma mémoire. Et tout me revint. C'était la guerre, et ils étaient morts. Puis le sort avait touché le retourneur de temps de Blaise -pourquoi est ce qu'il en avait un d'ailleurs lui ?-, et on avait disparu tout les deux. On avait été séparés dans une sorte de tourbillon de poussière dorée. Puis c'était le trou noir.
On dirait pas comme ça, mais m'être souvenue de toutes ces atrocités, ça m'a quand même chamboulée. C'est vrai quoi, pendant un moment j'avais l'impression d'être une fille normale puis après... Et ben nan ! Vous avez une vie pourrie en fait ! C'est vraiment malsain...
Je me sentais prête à pleurer devant ce bel inconnu. Mais bon, c'est pas vraiment la meilleure tête à montrer aux gens non ? Remarque, il m'a déjà vue vomir... M'enfin, pas question que je pleure. Surement pas devant quelqu'un que je connais pas. Question de fierté.
Enfin, en attendant, je suis où moi ?
"... sortir ensemble." L'entendis je finir.
QUOI ? Il parle depuis quand celui là ?!
A la vue de mon expression de pur choc, il prit une expression plus ferme. Comme si il n'avait plus de sentiments. C'était assez effrayant à voir.
"C'est bon, t'es prête à m'écouter ?"
J’acquiesçais. J'aimais pas vraiment le ton qu'il avait pris, mais je venais de le faire poireauter pendant plusieurs minutes, je lui devais bien ça.
"Bon..." Reprit-il."Commençons par le commencement. Comment t’appelles tu ?"
"D'habitude, on se présente soi-même avant de demander une information aussi capitale au gens." Répondis du tac au tac avec un sourire narquois.
Il soupira, semblant prendre sur lui pour ne pas m'envoyer un sort à la figure.
"Je m'appelle Tom Jedusor, serait il finalement possible d'obtenir ton nom, s'il te plait ?"
Et mon cerveau devint blanc. Tom Jedusor ? Voldemort ? Mais c'est pas sensé être une sorte de serpent-humain aux yeux rouges sans nez -le genre assez repoussant- plutôt qu'un beau jeune homme...? Ce serait une ruse ? C'est le sortilège que le Mangemort a envoyé avant, c'est ça ? Ça nous fait perdre la tête ? Je sortis rapidement du lit, le menaçant de ma baguette que j'avais retrouvé sur la table de chevet et partit le plus loin possible dans la pièce. Il semblait surpris de ma réaction, mais ne bougea pas. Il ne m'aurait pas avec ses airs innocents de bellâtre. Ou peut-être suis je morte et ce serait la version jeune de Voldemort qui serait morte en même temps que son humanité lorsqu'il a créé son premier horcruxe ? Ok, pas possible.
Tandis que j'évaluais toutes les options, ne sachant pas quoi faire, la porte s'ouvrit laissant entrer un jeune et fringuant Dumbledore souriant de toute ses dents.
"Bon, alors ça, c'est pas normal."